Interview

Bonjour Christophe et bienvenue sur Belisam’Art !

Merci de bien vouloir te présenter en quelques lignes.

Je m’appelle Christopher Evrard, j’ai 33 ans, j’écris une saga de dark fantasy qui s’intitule « Les Royaumes Démoniaques », ce sont des romans illustrés. Le 4e tome s’apprête à sortir grâce à un financement participatif. J’habite en Belgique et je suis passionné depuis mon plus jeune âge par tout ce qui concerne la littérature, ou les mondes imaginaires.

Quel a été ton parcours ? Les difficultés rencontrées, combien de temps as-tu mis pour trouver un éditeur. Sur quel choix d’éditeur t’es-tu porté ? Comment se passent tes relations avec la maison d’édition ? Pour les auteurs auto-édités pourquoi ce choix ?

Le fait d’être auto-édité est assez différent, car au final, tu fais tout le travail éditorial, comment ça se passe ? Pourquoi ce choix ? Tu travailles avec un ou une correctrice, un ou une illustratrice ? Quels soucis rencontres-tu ?L

Les maisons d’éditions n’ont tout simplement pas voulu de moi. Pour différentes raisons, mais qu’elles soient bonnes ou mauvaises, peu importe, j’ai choisi de m’auto-édité car je croyais en mon projet, et il fallait tout simplement que cette histoire « sorte de moi ». J’ai depuis toujours souhaité être écrivain, maintenant que j’en avais l’opportunité, autant en terme de faisabilité (car j’étais sans logement et dans d’énormes soucis jadis), qu’en termes de motivation et souhait profond, que j’allais pas laisser passer cette occasion.

Je travaille avec une équipe complète. Un dessinateur, une maquettiste, une correctrice, une chargée de communication, et une conseillère en marketing.
Compte tenu de mon handicap (autisme asperger) le social en général, et dans ce contexte la capacité de me vendre et de bien m’exprimer, est un vrai problème. Je n’ai pas le soutien d’une maison, leurs connexions, contacts ni leurs outils et techniques de travail… il faut donc que je construise tout cela tout seul.

J’ai littéralement démarré de zéro, personne ne me connaissait au tout début, j’ai du donc petit à petit gravir les échelons, rencontrer des gens, etc. Même si je suis arrivé à un résultat plutôt satisfaisant (en réalité j’aurais jamais cru arriver jusqu’ici), il me reste encore beaucoup à faire pour vivre de ma passion, ce qui est mon objectif. Et même dans 10 ou 15 ans, le plus gros défi restera le social et la capacité de me vendre. Mais qui sait, peut-être qu’un jour une maison décidera que miser sur moi est un investissement rentable, vu qu’apparemment c’est tout ce qui compte aujourd’hui.

Quelle est ta routine d’écriture si tu en as une ? Plutôt papier ou ordi/tablette ? As-tu des petites manies quand tu écris ? Comment écris-tu, dans le sens comment construis-tu ton histoire ? Quel est le processus qui t’amène à vouloir écrire une histoire jusqu’au manuscrit fini ?

Je travaille sur ordinateur, c’est bien plus pratique et aisé, et de toute façon en tant que geek, je me dois de travailler sur PC ^^

J’écoute systématiquement de la musique, et parfois c’est même un calvaire de trouver une musique qui colle. En vérité, mon livre est « musical » dans le sens où c’est toujours la musique qui m’inspire, et m’accompagne lors de l’écriture. Chaque personnage, scène ou autre, est faite dans le thème et l’ambiance d’une chanson. Même ici, lorsque je réponds à tes questions, j’écoute l’album « NOLA » du groupe Down. Je suis définitivement mélomane.

J’écris mes ouvrages comme des films, ou des épisodes d’une série animée. C’est très visuel dans mon esprit. On dit souvent que j’écris et décris très bien les scènes d’actions ou les paysages, je suppose que c’est du à cela. J’ai également toute l’intrigue dans mon esprit, du début à la fin, et ce avant même d’avoir écrit les premières lignes. Je suis définitivement plutôt du type « architecte ».

Concernant l’écriture en elle-même, ce qui m’a poussé à écrire, produire et vendre cette histoire, c’est juste car elle était en moi, bouillante, désireuse de sortir. Je me demande si j’avais réellement le contrôle dessus ! Il fallait juste que je la raconte, jusqu’au bout. Mais le problème avec moi c’est que j’ai tellement à raconter que j’en ai probablement jusqu’à mes derniers jours, et il est même possible que lors de mon trépas, j’ai encore en moi pleiiiin d’histoires que je n’aurais pu raconter !

Peux-tu nous parler de tes livres, romans, nouvelles. Ton univers littéraire pour les auteurs de SFFF. Tes personnages… Pourquoi ce choix ? Qu’est-ce que tu aimes dans le fait d’écrire ? Travailles-tu sur un projet actuellement ? Qu’envisages-tu pour l’avenir ? Tu te vois où dans cinq ans ?

Mon univers est sombre, très sombre, si le titre de la saga « Les Royaumes Démoniaques » n’étaient déjà pas suffisant comme indicateurs divers et variés. C’est un reflet de ma vision du monde, de mon propre vécu, mélangé et bien secoué avec une imagination débordante. C’est un véritable pot pourri gigantesque de tout ce que j’ai vu, vécu, ressenti et pu penser au cours de mon existence. Et je le met en forme de sorte à ce que l’expérience soit agréable pour le lecteur/spectateur/autre, car un jour j’aimerais bien que ce soit adapté en série ou animé. J’aimerais beaucoup. Si j’avais été riche je serais directement passé par la case animation d’ailleurs. Mais il fallait de toute façon un script, un écrit, donc commencer par des romans c’est bien aussi ^^

couverture tome 1 Royaumes Démoniaques

J’aime le fait de créer un monde, créer un univers, le mettre en forme comme un sculpteur, ou un potier. Voir ce que l’on imagine prendre forme, ou prendre vie, que ce soit via des lignes ou des dessins, ne serait-ce que la couverture, c’est un sentiment indescriptible.

C’est une joie sans nom, un sentiment d’accomplissement grandiose. Je suis dans les superlatifs je sais, mais c’est réellement ça. Je suis fier, de moi déjà, mais aussi d’avoir eu la chance d’avoir pu produire cela, et ça passe aussi via les personnes qui y ont mis leur patte, comme la correctrice, le dessinateur, etc. Vendre un livre, au-delà de l’aspect financier (car un livre ça coute à produire !!!) c’est aussi le fait que quelqu’un accepte de prendre le pari de lire mon livre, de plonger dans mon univers et mon travail. Je me sens honoré à chaque fois que cela se produit. Je suis reconnaissant à la personne de choisir de dépenser son argent pour ce que je fais, et je suis tout autant ému de voir que mon travail plait suffisamment à quelqu’un pour qu’il s’y plonge. C’est tout cela mélangé.

Pour l’avenir, que ce soit demain ou dans cinq ans, simplement continuer ce que je fais. Avec peut-être un peu plus de succès financier je ne le cache pas car, encore une fois, mes livres coûtent beaucoup à produire, on parle de plusieurs milliers d’euros, mais je veux juste continuer à faire ce que je fais. C’est le principal, et si le temps me permet de continuer, j’en serais très heureux !

Aurais-tu quelques anecdotes liées à ton métier d’écrivain ? Qu’est ce que tu aimes ou détestes dans le fait d’aller en dédicaces, salons… ?

J’adore aller en salon, le problème est que ça coûte, et c’est un challenge logistique complexe. C’est parfois compliqué et pas rentable de faire des centaines de kilomètres, de demander à ma femme de prendre la voiture et ses week ends où elle pourrait se reposer de sa semaine de travail (elle est comptable) pour prendre un risque financier où, peut-être, cela nous coûtera genre 500€ tout compris (essence, hôtel, nourriture, emplacement sur le salon), et on ne vendra pas. C’est moche, mais c’est la réalité !

Mais quand j’ai la chance d’y aller, et que cela fonctionne pas trop mal, c’est un bonheur. Si ce n’était pas une roulette russe et un casse-tête logistique à chaque fois, je serais toutes les semaines en salon. J’adore l’ambiance, l’atmosphère, c’est festif et bon enfant. J’aime particulièrement les conventions geeks où on voit plein de cosplay, des stands magnifiquement décoré, des animations, des objets collectors ou des concours, des compétitions de jeu-vidéo, et j’en passe. C’est le genre d’endroit où en réalité je me sens comme un gosse et j’adore ça. Si je pouvais j’en ferais plein, plein !

Puis bien entendu, voir son public, voir les gens regarder mon stand ou feuilleter mon livre avec enthousiasme, faire des dédicaces, c’est super.

Les séances de dédicaces à proprement parler, comme en librairie, cela dépend. Si c’est bien organisé par les libraires, c’est le bonheur, tu es comme un coq en pâte. Si c’est mal fait, si tu ne comptes pas et les organisateurs s’en fichent, c’est vraiment une très mauvaise expérience. J’en ai eu une notamment où quand je suis arrivé, les gens ne savaient pas qui j’étais, ni ce que je faisais là. Et pourtant quelques jours avant je leur avais demandé pourquoi la publicité sur les RS n’avaient pas encore été faite. Donc déjà d’avance un gros mauvais point… nan ça, c’est vraiment pas cool comme expérience.

Quel lecteur es-tu ?

J’aime tout ce qui est philosophique. J’adore ce genre d’ouvrage, qui reflètent des pensées, des questionnements, des réflexions. J’aime aussi beaucoup les comics et les mangas. En ce qui concerne les romans c’est plus délicat, j’ai du mal à trouver chaussure à mon pied, je dois admettre que je lis peu car j’ai été dégoutté de la lecture des romans à cause de l’école. Mais j’ai quand même dévoré du Anne Rice sans lendemain, j’ai adoré sa saga des vampires.

J’aime tout ce qui stimule mon esprit, ce qui touche à la réflexion, l’âme humaine, une forme de beauté, même macabre. Mes ouvrages préférés sont d’ordres visuels, comics et mangas. Hellblazer (Constantine), Sin City, et Berserk. Je crois que c’est mon trio sacré. J’ai énormément été influencé par l’univers de Warhammer et Magic aussi. Même si ce sont des jeux, il y a un univers incroyable derrière ceux-ci.

As-tu d’autres passions que l’écriture et la lecture ?

Les Jeux en tout genre (mais je dois admettre surtout les jeux-vidéos). Sans aucun doute. Je joue moins qu’avant mais j’ai un amour inconditionnel pour ce média qui, pour moi, est d’une richesse incroyable. Il y a un potentiel quasi infini pour raconter toute sorte d’histoire, et cela, d’une manière nouvelle car le joueur prend par à l’histoire qui est racontée.

Quelle est ton actualité du moment ? Dédicaces, salons, festivals ? Un prix ?

Je lance le ulule du tome 4 bientôt, du 25 septembre 2021 jusqu’au 13 novembre.

Ulule

Venez rendre visite la page de la campagne Ulule et soutenir un jeune auteur, il a besoin de vous !

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Ça te dit de faire un petit jeu avec nous ? Un petit portrait chinois ?

A : Si tu étais une créature laquelle serais-tu ? Un démon

B : Si tu étais un animal ? Un Aigle

C : Un plat ? Pizza, ou couscous

D : Un groupe, chanteur(se), musicien(ne)… préféré(e) ? le groupe Neurosis

E : Une couleur ? Noir

F : Si tu étais un roman ? « Par delà Bien et Mal » de Nietzche, c’est pas un roman mais c’est un livre donc ça compte :3

G : Si tu n’avais pas été écrivain qu’aurais-tu aimé faire ? Paléontologue

Aurais-tu un petit mot pour tes lecteurs(trices) ou potentiels lecteurs(trices) ?

Je vous aime. Sincèrement.

Où retrouver Christophe

Merci d’avoir répondu à cette longue interview.


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